En octobre 2016, notre groupe faisait parvenir un courrier au Président de la Métropole, Patrick Ollier, pour l’alerter de la sélection d’une parcelle sur le territoire du Triangle de Gonesse, déjà au coeur d’une intense mobilisation citoyenne contre la réalisation du projet Europacity.
Ce 24 janvier 2017, Galla Bridier, présidente du groupe des élu-es écologistes et citoyens, bravait le froid pour rencontrer des membres du Collectif pour le Triangle de Gonesse – CPTG et visiter cette parcelle qui fait tant polémique, en soutien à leur mobilisation sans faille depuis les débuts de ce projet.
Cette parcelle est devenue un des symboles de ce que l’on appelle les GPI, ou « grands projets inutiles », à l’instar de Notre Dame des Landes.
Prévu pour 2024, le projet se situe sur le territoire actuellement agricole du « Triangle de Gonesse » de la commune de Gonesse, dans le département du Val d’Oise.
Porté par le groupe Auchan, il propose la création d’un « méga complexe commercial et de loisirs », composé de 24 0000 m² de centre commercial, 2 0000 m² de restaurants, 50 000 m² de parcs d’attraction climatisé, une piste de ski artificielle, des salles d’exposition et de congrès, ou encore cinq cents boutiques de luxe.
La réalisation de ce projet consommerait 80 hectares de terres agricoles fertiles et nourricières, actuellement utilisées par des paysans.
Cette situation prend tout son sens au regard des chiffres déjà alarmants concernant la pérennité des terres de la Région Ile-de-France, qui perd 1 400 hectares de terres agricoles par an depuis 10 ans, alors que la demande locale pour une alimentation de proximité n’a jamais été aussi grande. Or, un projet tel que celui-ci, proposant l’artificialisation et la bétonisation massive de terres agricoles de qualité en faveur de l’étalement urbain et commercial ne répondent pas à cette demande et au besoin toujours plus grand des franciliens, des grands parisiens et des parisiens, de consommer une alimentation locale et de qualité.
Loin d’aller dans ce sens, de nombreuses métropoles internationales, Barcelone, Milan, Turin, Aarhus, Montréal, Ottawa, Détroit, ont saisi la nécessité majeure de protéger les terres agricoles, et font le choix de se réapproprier les terres nourricières en développant des projets mettant leur préservation au centre.
Les écologistes se battent pour que la Métropole du Grand Paris prenne le même chemin, car le maintien de terres agricoles dans la métropole du Grand Paris est une opportunité immense et incontournable pour toutes les Villes du Grand Paris, afin de gagner en autonomie alimentaire et énergétique, mais aussi de lutter contre le dérèglement climatique, et limiter la hausse des températures.
Au niveau économique, la réalisation de ce projet aurait des effets désastreux sur les emplois locaux existant, comme l’ont montré plusieurs rapports et études, mais aussi la Confédération des Commerçants de France.
Pour proposer une alternative constructive à ce projet funeste, le groupement Carma (Coopération pour une ambition rurale métropolitaine et agricole) a créé un projet alternatif, en réponse à l’appel à projet Inventons la Métropole du Grand Paris, qui propose de faire du triangle de Gonesse un pôle d’excellence de l’agroécologie périurbaine, et a fait partie des nominés du Grand Prix Convergences, qui récompense « les partenariats innovants pour la réduction de la pauvreté à travers des projets innovants et viables ». Ce projet alternatif permettrait à la fois de conserver les terres agricoles et de créer des emplois locaux, durables, non délocalisables, utiles et adaptés aux besoins locaux dans des secteurs d’avenir et au service de la transition écologique du territoire, dans l’agriculture, les commerces de proximité, le compostage, la santé, l’écoconstruction.
De multiples débats publics et saisines juridiques entourent ce projet depuis ses débuts, comme dernièrement un rapport commandé par le gouvernement et rendu fin 2016, qui pointe de nombreux risques écologiques, mais également pour les transports, les commerces, l’économie locale, et l’urbanisme.
Parmi les nombreux opposants, le conseil départemental de Seine-Saint-Denis s’est exprimé contre ce projet, ainsi que certaines municipalités franciliennes telles qu’Aulnay, Tremblay en France, Le Bourget, Le Blanc-Mesnil et Aulnay-sous-Bois.
Les écologistes resteront mobilisés, aux côtés des collectifs citoyens, pour faire stopper ce projet d’un autre temps, et préserver les terres agricoles, nécessaires à ce territoire comme à tout le territoire métropolitain.